Prolongation appel à communication Colloque International, Université Rennes 2, ERIMIT UR 4327

Colloque International (format hybride) 

Chili, 50 ans, 1973-2023. Des changements ?

Ce colloque se place dans le contexte des 50 ans du coup d’État chilien, mais il ne portera pas directement sur celui-ci, ni sur ses causes ni sur ses conséquences directes. Il ne s’agira nullement de revenir sur sa gestation ou sur l’Unité Populaire, même si ce passé fait constamment irruption dans le présent et reste tout aussi traumatique à 50 ans de distance ; « un passé qui ne passe pas », selon la formule consacrée. Notre perspective est toute autre puisqu’elle envisage l’évolution du pays sur la moyenne durée, celle du demi-siècle écoulé. Qu’est-ce qui a changé ? Mais aussi, quels sont les héritages et les continuités ? En quoi ce laps de temps constitue-t-il une mesure temporelle utile et pertinente pour penser les mutations du Chili depuis le coup d’État du 11 septembre 1973 ? Nous faisons appel aux chercheurs et chercheuses spécialistes du Chili, quelle que soit la discipline des Sciences Humaines et Sociales dans laquelle ils ou elles s’inscrivent, et les invitons à considérer leur objet d’étude en gardant en vue cette focale, et à le mettre à l’épreuve de la temporalité proposée. Notre propos ne prétend pas à l’exhaustivité et se limitera à quelques axes thématiques, développés ci-dessous. Le pari est que l’effort conjoint apportera un regard nouveau sur l’histoire du pays, ébranlé par l’explosion sociale d’octobre 2019, un pays qui ne parvient pas à trouver une voie institutionnelle en vue de dépasser la profonde division politique, idéologique, économique et sociale en place, comme l’attestent les conflits autour d’une nouvelle constitution.

Les communications devront correspondre à l’une ou plusieurs des lignes thématiques suivantes :

1. Mouvements sociaux, syndicats et associations professionnelles

2. Autochtonie, allochtonie, terre et territoire

3. Régimes de mémoire, d’oubli et de patrimonialisation

4. Arts, cinéma et média de masse

Outre l’étude concrète de plusieurs facettes de l’histoire du Chili, nous souhaitons susciter une réflexion plus large et plus conceptuelle sur cette moyenne durée, qui n’est pas le temps court de l’événement (qui se compte en jours ou en semaines), ni la longue durée (qui se compte en siècles), mais une temporalité intermédiaire qui embrasse quelques dizaines d’années. Le chiffre 50 est bien entendu une convention, aussi commode qu’arbitraire, et les communications pourront élargir ou réduire la temporalité en fonction de ce qui fait sens dans le domaine étudié.

  • L’exercice intellectuel de faire porter l’analyse sur cette échelle de temps semble stimulant pour penser des organisations réputées anciennes, comme les syndicats ou associations professionnelles et ainsi évaluer leur restructuration à travers le temps, leurs adaptabilité et capacité d’invention. Comment les mouvements sociaux ont-ils muté au cours du temps ? Suivant quelles tendances ? Comment se configurent les arènes de l’affrontement ? Les revendications restent-elles semblables ou divergent-elles ? Puis, question non des moindres, à quelles occasions ces stratégies échouent ou bien sont-elles couronnées de succès ?
  • Les processus d’identification et la construction des altérités constituent un autre dossier de taille au sein duquel s’inscrivent les demandes de reconnaissance des peuples autochtones, et les revendications autour de la terre et du territoire, mais aussi la place désormais démographiquement importante des personnes en situation de migration qui ont considérablement changé la physionomie d’un pays qui se voyait « quasi blanc » et surtout très homogène. Les migrations internationales et les bidonvilles (campamentos) des dernières années pourraient être mis en regard avec ceux ayant fait suite à l’exode rural d’antan (poblaciones callampas).
  • La moyenne durée invite aussi à observer comment divers événements de l'histoire nationale — proches ou plus lointains — ont été racontés, triés et réactualisés au cours du temps ; celle-ci permet de se pencher sur les métamorphoses des régimes de mémoire, d’oubli et de patrimonialisation. En démocratie comme en dictature, la mémoire et l'oubli constituent des objets de gouvernement. On peut donc se demander comment et dans quels buts sont mises en œuvre les politiques mémorielles. Quel a été leur impact concret sur l'espace, la construction patrimoniale et les rituels de commémoration ? Dans quelle mesure ces politiques infléchissent-elles la mémoire collective ? Quelle place pour les mémoires anti-hégémoniques ? Qu'en est-il de l'espace privé où sont transmis et remodelés les souvenirs, d'une génération à l'autre, loin des arènes politiques ?
  • La culture ne pouvait être exclue de cet appel, bien au contraire, elle y trouve toute sa place, pensons par exemple aux connexions entre le muralisme politique d’autrefois et les graffitis qui couvrent littéralement les murs des grandes villes depuis octobre 2019. Comment les arts et cultures populaires résistent-ils aux injonctions des modèles esthétiques mondialisés et parviennent-ils à se réinventer ? Aussi, l'audiovisuel, désormais omniprésent, nourrit-il au même titre les imaginaires ? En quoi contribue-t-il à la construction d'une communauté de destin ? Les énormes mutations des technologies de la communication ont-elles bouleversé les rapports de force ? Qu'en est-il de la démocratisation de l'information ? Comment la presse alternative se positionne-t-elle face à la presse hégémonique ?

 

Calendrier et modalités de soumission

Les propositions de 3000 à 4000 caractères dans l’une des deux langues de travail du colloque — français ou espagnol — seront  à déposer pour le lundi 28 août 2023. Elles comprendront  un titre, une problématique et un résumé. Merci d’indiquer également le nom de l’aut·eur·rice et son affiliation institutionnelle.

 

Comité scientifique: 

Olivier Compagnon (CREDA, IHEAL)

Eduardo Gallegos (Universidad de La Frontera)

Franck Gaudichaud (FRAMESPA, Université Toulouse - Jean Jaurès)

Gonzalo Leiva (Universidad Adolfo Ibáñez)

Olga Lobo Carballo (ILCEA4, Université Grenoble Alpes)

Carlos Ossa (Universidad de Chile)

 

Organisatrice : Jimena Obregón Iturra(ERIMIT, Université Rennes 2)

 

Comité d'organisation : Martina Baeza Kruuse, Vincent Daumas, Daniela Durán Cid, Noémi Fablet, Miguel Parraguez Cinto

 

Télécharger l'appel ici: appel à communication

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